Lucius est homme de la légion. Il est envoyé par Rome aux confins de l’empire pour reprendre possession du dernier fort du bout du monde. Arrivé sur place, son esprit bascule et au lieu de tenir ses positions sur la muraille, il s’aventure au-delà, dans les terres barbares. La colonne d’hommes qui l’accompagne sera vite décimée et il ne tardera pas à rester seul face à une armée immense surgie des confins du monde et venue engloutir l’empire.

Le bâtard du bout du monde figure dans le recueil de récits Les Oliviers du Négus.

« Nous sommes partis au matin. Le ciel était si bas qu’il n’y avait plus d’heure. Tout était nappé de silence, comme si les dieux avaient décidé de retirer les bruits du monde. Les oiseaux s’étaient tus, les sabots ne faisaient plus aucun son en martelant le sol, pas un souffle de vent ne venait secouer les feuilles des arbres. Il y avait tant d’humidité dans l’air que nos capes et nos fourrures étaient gorgées d’eau. J’ai avancé, d’un pas lent, avec un étrange mélange d’inquiétude et de ravissement : pour la première fois de ma vie, je marchais en dehors de l’Empire. »