Ma terre, même aveugle, je la reconnaîtrais.

Présentation

À l’endroit où le vieux Farouk a été humilié par les soldats, à l’endroit où les pierres de la colère ont été jetées à toute volée pour protester contre l’occupation, à l’endroit où la jeune Adila a fermé les yeux pour ne pas voir son père à terre, un être étrange est né. C’est un garçon tordu, violent, qui grandit à toute vitesse. Il vit comme un fauve, frappe et vole. C’est l’enfant des gravats. Tout le monde le craint. Il n’y a qu’Adila qui n’ait pas peur de lui.
Peut-être parce qu’elle a elle-même décidé de mourir. Peut-être parce qu’elle sent que lorsqu’elle quittera la ville et traversera la frontière, il la suivra et changera son destin.

Extrait

« Nous n’avons pas d’autres armes
Que notre colère.
Nous cherchons des yeux les cailloux dans les rues
Mais cela aussi vient à manquer.
Plus une pierre dans nos rues,
Plus une pierre qui puisse faire mal
Et obliger les soldats à reculer.
Alors nous nous ruons sur les immeubles vides de nos quartiers,
Les bâtiments à moitié détruits de nos rues borgnes,
Nous les détruisons
Et ce sont ces pierres maintenant que nous jetons,
Ces pierres que nous aimons.
Nous les prenons au fond de nos mains calleuses,
Nous les soupesons avec bonheur,
Et nous les lançons à toute volée.
Caillasser les chars qui guettent aux carrefours de nos rues.
Caillasser les bâtiments,
Les soldats.
Caillasser.
Une pluie de colère.
Caillasser.
Que cette pluie s’abatte sur leur tête,
C’est notre rage,
Vous sentez,
Notre rage. »

Mises en scène
2012 : Création au Théâtre du Peuple de Bussang dans une mise en scène de Vincent Goethals.
2013 : Mise en scène de Jean-Luc Garcia, El Teatro de Tunis.