Moi, Dryptéis, fille des siècles, je me mets à genoux et je vous le demande : n’ouvrez pas. 

Présentation

En plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre.

Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège d’emporter sa dépouille.

Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on tire une jeune femme de sang royal : son destin l’appelle à nouveau auprès de l’homme qui a vaincu son père…

Le devoir et l’ambition, l’amour et la fidélité, le deuil et l’errance mènent les personnages vers l’ivresse d’une dernière chevauchée.

 
Extrait

« Il voudrait les supplier de ne pas le poser. Il voudrait s’imprégner de leur présence. Portez-moi, mes compagnons, je vous sens, nous traversons les rues de Babylone, nous arpentons les routes de Perse, emmenez-moi avec vous, j’échappe aux douleurs quand je suis dans vos bras, il ne sait plus où il est, sous les murailles de la cité des Malles ou en son palais, ni si ses yeux sont fermés ou ouverts mais il est bien, au milieu de l’agitation des siens, entouré de leur amour comme d’une muraille. Il sent confusément leurs épaules sous lui, leur souffle, leur effort. Il n’entend pas ce qu’ils disent, il perd connaissance souvent, le monde autour de lui s’éclipse puis revient mais il voudrait leur demander de ne plus jamais le poser. »